Chronique de fin d'été
"Plaidoyer pour un jardin en souffrance"
Voilà ce tuyau d’arrosage est très long, très très long.
Je l’utilise avec parcimonie, car il n’y a plus d’eau dans la réserve.
Le puit n’est pas branché et je ne vais quand même pas arroser mon jardin avec l’eau du robinet, ce serait un comble.
La nature doit recevoir l’eau de la pluie, du ciel !
Voilà, l’état de la pelouse, ce sur quoi je marche est un désespoir.
Bien sûr ce n’est pas une souffrance comparable à ce qui n’ont pas d’eau et qui en meurt, dans certains pays... J'en suis bien consciente, mais ici, la terre souffre quand même, c'est une souffrance pour le jardin et pour nous aussi.
Il y a 4 ans, quand je suis revenue m’installer ici, avec l’idée de démarrer un jardin conservatoire… Je savais que ce serait difficile.
Seule, sur un hectare... je savais qu’il faudrait que je travaille beaucoup, pour créer les massifs, pour planter, désherber certains endroits tout en respectant la nature, redonner vie au lieu…
Mais voilà, depuis le 15 mai nous n’avons pratiquons pas eu d’eau, seulement quelques gouttes en 4 mois... Il ne pleut pas, jamais.
Certaines plantes ce sont adaptées oui, mais en luttant, difficilement et elles sont peu nombreuses malheureusement.
Aujourd'hui, le jardin conservatoire prend tout son sens, puisque je vais m’efforcer de conserver les plantes qui supportent encore la sécheresse... Et soigner comme je peux celle qui souffrent.
Il n’y a plus d’eau dans le sol, du tout, ou alors très profondément.
Tout les couvres sols, qui sont ici des couvres sols "d’ornements", installés pour permettent aux massifs de ne pas avoir la terre à nue (toujours dans un travail de permaculture) et un travail dans le respect du sol et de la nature…
Ils sont tous en train de mourrir petit à petit...
J’essaie comme je peux, de sauver ce qui est encore là, mais c'est difficile.
Je ne sais pas ce qui va se passer dans les mois suivants, les années suivantes.
Je suis très perplexe.
À la fois dans le doute, à la fois dans l’inquiétude.
Il va falloir s’adapter c’est sûr, prévoir et construire des jardins secs, trouver d’autres plantes pour ce nouveau monde en souffrance.
Trouver des solutions pour garder au maximum nos sols humides...
Voilà, c'est la fin de cette dure sécheresse.
Laissons place à l'automne avec bonheur, et essayons de croire que notre terre soufrera moins l'année prochaine.